Entre-temps les établissements se sont multipliés. Depuis 1913, l'hôtel Limbour occupe le centre de la plage, déplaçant ainsi le pôle de la station, situé jusque là dans le secteur de l'actuelle rue du Grand Large et de ses environs. Un escalier en fer à cheval mène à une terrasse surplombée par les deux bâtiments en retour d'équerre composant l'hôtel; dans celui de gauche, le bar, dans celui de droite la salle à manger ornée jusqu'en 2002 d'une fresque de Kerga; à l'articulation des deux corps, la réception et l'escalier desservant les chambres. La façade est la plus soignée de celles des hôtels de Primel. Les baies en anse de panier aux clés apparentes du rez-de-chaussée attirent de l'extérieur le promeneur vers les lumières et la vie confortable de l'établissement; de l'intérieur, elles donnent directement sur la mer. Au dessus, la charpente complexe de la ferme débordante du pignon nord se transforme en balcons et escaliers réunissant premier et deuxième étages par l'intermédiaire de poteaux lancés à l'extérieur d'un niveau à l'autre. Ce volume ajouré, évoquant dans sa partie supérieure une minuscule loggia, est une invitation à la détente et à la contemplation. Ainsi l'idée même de villégiature prend-t-elle corps dans la structure apparente, forte et rassurante, de l'hôtel.
Le balcon de l'hôtel Limbour
Mais tous les bâtiments ne bénéficient pas du même traitement, et à coté de ces exemples figurent des architectures plus modestes. L'Hôtel Talbot, avant et après son agrandissement, ressemble plutôt à une pension de famille.
L'hôtel Talbot
L'Hôtel de la Plage n'est guère plus grand au début, mais il est doté d'une apparence classique donnée par la façade ternaire et la porte d'entrée coiffée d'une corniche en mitre. Il s'agrandira, lui aussi, par la suite, dans les proportions de son voisin, l'Hôtel de la Falaise. Hôtel de la Gare (ou Hervé), Hôtel d'Armor, au bout de la plage, Roch Armor, ils seront sept ou huit en tout, répartis sur un territoire de moins de 150 hectares.

L'hôtel de la Plage

L'hôtel d'Armor

La crise de 1929, les deux guerres qui brisèrent le rythme des hébergements et dont les dommages, reçus tardivement, ne permirent pas une modernisation capable de suivre la croissance d'un nouveau tourisme, rendirent difficile la gestion de tels établissements, qui devinrent colonies de vacances, puis, le budget de celles-ci diminuant, furent vendus en appartements.