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Du vent, du sable, la mer grondant dans le chaos de la
pointe, quelques champs cernés de murs bas : tel devait apparaître
Primel-Trégastel dans la deuxième moitié du XIX°
siècle. Des fermes, ici et là, ponctuent le paysage : sur
la colline de Sainte Barbe, à Rhun Prédou, de part et d'autre
de l'enracinement de la pointe, Trégastel Bras et Trégastel
Bihan, laquelle apparaîtra sur les futures cartes postales sous
le nom de "ferme des rochers". |
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Car le tourisme et le goût pour les bains de mer, actifs dès le milieu du XIX° siècle en Normandie gagnent les côtes bretonnes et modifient les sites par l'introduction d'une nouvelle architecture. A Primel-Trégastel, celle-ci connaît deux types: les hôtels, et les villas. |
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Ce sont des constructions spécifiques, étrangères à l'occupation du territoire telle qu'on la connaissait jusqu'à présent. À une dispersion des familles dans les fermes s'oppose une concentration des villégiateurs dans les hôtels; à la répartition de la vie domestique rurale de type horizontal ( habitants-animaux-matériel ) est confrontée une disposition verticale dont les étages rendent lisible la hiérarchie sociale. Enfin, ces bâtiments s'élèvent dans un "désert", et les documents photographiques d'alors montrent les jardins des premières villas côtoyer les champs où sèche le goémon. | |
Ce caractère désertique est encore renforcé par l'absence totale d'arbres à Primel à cette époque, ce que regretteront à l'occasion les guides touristiques en indiquant un "site dénudé". Les premières constructions s'élèvent donc dans une nature sauvage et vivifiante, que l'on va découvrir, et explorer. | |
La répartition de cette nouvelle architecture est indépendante et clairsemée, utilisant comme axes et dessertes les chemins ou passages existants, donnant au paysage un statut familial, qui est une prédominance du caractère de la station. Cette répartition libre et espacée à l'origine, qui donne encore aujourd'hui sa personnalité à Primel-Trégastel, n'est en effet pas celle d'agglomérations balnéaires comme Paramé ou Sable-d'Or les Pins, tracées dés le départ selon un schéma précis imposant avenues, perspectives, promenades. Pas de casino ici, ni d'établissement de bains pour servir de point focal à un urbanisme contrôlé dés la vente des parcelles. Seul l'Hôtel Limbour à partir de 1913 servira d'axe à la plage de Primel. | |