Le Revenant de la chapelle Beleg

Aujourd'hui, on ne voit plus de la chapelle Beleg (ou Saint-Etienne pour les français), que quelques murets cachés parmi les fougères et les ronces. Pourtant durant longtemps elle fut assez fréquentée par les habitants de la région. On a trouvé de nombreux reste humain aux alentours montrant l'existence d'un cimetière à côté de l'église.

La chapelle Beleg

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Mais ce qui nous intéresse ici, c'est l'histoire se passant vers la fin du XVIII è siècle, d'un prêtre réfractaire de Plougasnou, qui bravant la Terreur, avait refusé de se soumettre à la Constitution civile du clergé. Ce prêtre, bien que traqué, continuait à exercer ses activités. Or, il avait reçu ses honoraires pour célébrer une messe à l'intention des âmes du purgatoire à la chapelle Beleg. Mais le voilà pris en chasse par une patrouille de sans-culottes. Ne voyant son salut que dans la fuite, il réussit à s'échapper par mer en direction de l'Angleterre. Hélas, le remords le tenaillait, l'idée d'avoir reçu l'argent de cette messe sans l'avoir célébré le torturait. Après un certain temps en exil, la signature du Concordat en France en 1801 lui permit de mettre fin à son séjour. Il prit la décision de revenir à Primel pour accomplir sa tâche. Il s'embarqua à bord d'un navire en direction de la Bretagne. La mer était forte et en arrivant près de nos côtes trégoroises un naufrage engloutit le navire et ses passagers. Le prêtre voyant la terre si proche sut que jamais il ne pourrait accomplir sa tâche et mourut donc sans avoir célébré sa messe.

Quelque temps après, les habitants de Primel aperçurent des lumières de cierges briller sur la crête des vagues et les vents portaient une voix lugubre et plaignante sur la lande. Une forme évanouissante se dirigeait les bras tendus en direction de la chapelle. Les primelois comprirent que c'était l'âme du prêtre torturé qui revenait afin qu'une âme charitable et chrétienne vienne célébrer la messe à sa place. Depuis lors, son âme tourmentée revient hanter la Pointe attendant un homme de bonne volonté mais personne ne s'est jusqu'alors présenté.

Hélas, la chapelle est maintenant tombée en ruine et l'esprit du malheureux risque d'errer encore longtemps. Des témoignages affirment que le fantôme continue à revenir sur les lieux de temps à autres espérant qu'un chrétien puisse venir sur les ruines de l'église, à la place de l'autel et effectuer cette messe.


On retrouve dans la région de Plougasou, le même thème de la légende de la chapelle Beleg. Un jeune vicaire servit la messe à un prêtre décédé que la mort avait surpris avant qu'il ait eu le temps de célébrer le divin sacrifice pour lequel on lui avait remis l'argent. Avant la fin de l'année, le vicaire le rejoignait au ciel.

Gaël-Marie L'intanf.

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